Wanda DAVANZO est née en 1920 à Naples, de mère italienne et de père suisse d'origine Zurichoise, elle passe son enfance et sa jeunesse à Paris où son père, peintre de facture classique, l’initie à la peinture. Elle complète cette formation par l'enseignement de la Grande Chaumière, parallèlement à ses études. En, 1940, elle s'installe à Cagnes-sur-mer où elle rencontre de nombreux artistes dont Bram Van Velde, la famille Renoir, Jean Villeri et Marie Raymond. Elle découvre alors les possibilités illimitées de la peinture abstraite. Elle se marie et part en 1947 en Argentine où elle y restera jusqu’en 1964. A Buenos Aires elle évolue dans un milieu médical et littéraire plutôt que pictural. Elle fait la connaissance du Docteur Aldo Pellegrini avec qui elle traduit Paul Elouard et René Daumal. Elle rencontre l'écrivain Ernesto Sabato. En marge des courants esthétiques pratiqués en Amérique latine, l'abstraction géométrique et l'art cinétique, elle élabore sa conception plastique de l'espace plein. En Argentine, elle rencontre Michel Tapié qui lui apporte la certitude que sa recherche rejoint un courant de pensée qui commence à naître dans différents points du monde. En 1964 elle revient à Paris où elle vit désormais. Elle rencontre à nouveau Michel Tapié qui la fait participer à de nombreuses expositions. En 1970, elle épouse le sculpteur Jean Campa et s'installe à Sèvres où son travail s'intensifie. Consciente de la multiplicité des tendances de l'art contemporain, elle ressent la nécessité de réunir des artistes effectuant des recherches similaires, c'est la création du "groupe V" avec les peintres Roberto Altmann, Victor Laks, James Pichette, Zenderoudi, Se liant d'amitié avec le peintre Gérard Schneider et le poëte Guillevic elle participe depuis lors au courant de l’abstraction en lui apportant sa personnalité et l’énergie d’une vie entière. Ses nombreuses expositions à travers le monde ont jalonné les différentes étapes de cette peinture en mouvement. Wanda DAVANZO fait jaillir de cette quête incessante ces témoins de vérité et d’universalité que sont ses toiles. Fusionnant littéralement avec sa peinture qui devient l’expression même de sa vie intérieure, qu’elle traduit avec une rigueur dépouillée de toute superficialité et toute recherche esthétique.

Telle Davanzo se devient” par Michel Tapié, janvier 1972
La proposition d'aventure artistique possible, actuellement, commence à situer certaines voies de son devenir à travers l'œuvre évidente, essentielle, d'un certain nombre d'individualités qui très lucidement avancent ailleurs et autrement, sans complexes vis-à-vis de quelque classicisme qui ne les conditionne plus, et donc en même temps sans les faux problèmes d'inutiles révolutions qui ne sont plus à faire. Et, à ces débuts de rien de moins qu'une ère autre dans laquelle les premières démarches sont passionnantes parce que représentant une aventure totale jouant sur la multivalence des propositions autres et des possibles voies à choisir (alors que le classicisme était essentiellement monovalent dans la liberté et la rigueur de ses merveilleuses créations que nous admirons d'autant plus librement et profondément que nous savons que leurs propositions sont aujourd'hui totalement saturées). Enfin l'information techniquement facilitée à l'échelle de la planète permet d'heureuses intersections avec des éléments non épuisés d'autres civilisations qui enrichissent encore nos possibles horizons de créations artistiques. Les peintures de Wanda Davanzo, outre ces passionnants problèmes qui y sont bien résolus et donc intégrés, rayonnent heureusement, à travers les libertés de cet essentiel artistique d'un enchantement lui-même de “type” essentiellement adéquat. Ses “espaces” sont esthétiquement qualifiés dans le rayonnement de topologies aussi évidentes dans leurs structures qu'incantatoires dans leur rayonnement de contenu : que ces espaces de signes usent du noir et blanc ou des plus complexes couleurs, la magie des voisinages joue sur l'évidence d'une complexité extrême telle que l'art de maintenant en a conquis tant l'usage “normal” que la non moins normale consommation.
Les amateurs dignes de ce nom n'ont qu'à se laisser porter par l'enchantement de cette magie artistique qu'ils cherchent dans ce qui se doit d'être une œuvre d'art : dans ce sens l'œuvre de Wanda Davanzo nous rassure, dans l'illimite de son devenir artistico-esthétique