L’artiste Natalia Dumitresco après son diplôme à l’Académie des Beaux-Arts de Bucarest où elle est née en 1915 expose dans sa ville natale de 1940 à 1947 avant son installation à Paris. Avec son compatriote et mari Alexandre Istrati, ils y travaillent au côté du légendaire sculpteur roumain, Constantin Brancusi qui restera leur ami jusqu’à sa mort en 1957 et dont ils seront les légataires universels. Proche des peintres abstraits lyriques de la Jeune Ecole de Paris, Natalia Dumitresco participe à leurs manifestations. Ses expositions personnelles commencées dès 1957 à la Galerie Breteau se poursuivent de Paris à Washington, de Bâle à New York. Elle reste fidèle à ses origines et des motifs décoratifs de son pays apparaissent discrètement dans son œuvre, débarrassés de tout fatras folklorique. Surtout, elle utilise comme motif récurent, le carré magnifié par les maîtres suprématistes Malevitch, Lissitzky, Klioune. Comme dans la somptueuse gouache sur fond rouge présentée à l’exposition, elle imprime sa marque personnelle en convoquant avec un raffinement extrême une profusion de traits et de hachures, de taches noires et colorées qui se superposent pour occuper et faire vibrer l’espace. Des réseaux de lignes verticales et horizontales s’entrecroisent dans des amoncèlements de quadrilatères étoilés qui évoquent irrésistiblement des structures urbaines. Vers 1980, elle aborde l’acrylique et transpose son imaginaire coloré sur des totems en résine polychrome sans jamais renoncer à ses tendances non-figuratives.