Au lendemain de la guerre, dans le groupe des Mains éblouies de la nouvelle Galerie Maeght, il fit partie de la seconde génération des peintres abstraits de l'École de Paris, y montrant fougue gestuelle et fantaisie colorée.

Dans son époque berger dans le Massif-central, il entama un robuste dialogue avec les forces de la nature, qu'il traduisait dans des rythmes puissants et un registre plus sourd.

Après avoir renoué avec Paris, sans perdre le contact avec les vastes horizons de la Lozère, et après qu'une nouvelle évolution lui eut fait emprunter pour un temps au Pop'art la fraîcheur de ses couleurs vives, qu'il appliquait à des assemblages de formes-signes pleines d'humour, il revint assez tôt aux gras empâtements de tons terreux exacerbés jusqu'au rouge, qu'il tient désormais de son contact intime avec l'âpreté de la glèbe arverne.

Toutefois, depuis que, vers les dernières années quatre-vingt, l'occasion lui advint d'un séjour à Venise, et qu'il en tomba amoureux, puisque de Denise à Venise il ne s'en fallait que d'une lettre, sa peinture, qui ne fut que par périodes abstraite, revient sans cesse à ses souvenirs de la ville aquatique qui l'enchanta, mais surtout, plus que par son folklore gondolier, par ses églises, palais et musées, mêlant les surgissements pulsionnels des rythmes et des couleurs de l'abstraction de naguère et la Venise imaginaire qui le hante. Comme l'écrit Florence Vercier : "... cette radieuse Venise-là est aussi imaginaire-abstraite que les anciennes toiles peuplées de taches informelles ; et aussi réelle puisque enregistrant et transmettant émotions et réminiscences... Les lignes montent à l'assaut des palais et tournoient dans l'espace chaviré... et, dans un même brassage, chevaux, façades baroques et humains participent à cette flambée d'allégresse.
 
Jacques BUSSE ,  extrait  du Dictionnaire des artistes de E. BENEZI